Claude Levet naît le 5 mars 1729 à Lyon dans la paroisse de Saint-Pierre-le-Vieux, il est le fils de Jean-Baptiste Levet, un maître charpentier, et d’Antoinette Bérard. Issu d’une longue lignée de charpentiers lyonnais, il perpétue la tradition et travaille avec son père dans son atelier de la rue Saint-Romain non loin des menuisiers en sièges installés dans le quartier depuis plusieurs années. Au mariage de sa tante maternelle Catherine Berard avec Claude Piot, le 11 mai 1750, il signe l’acte comme témoin et charpentier. En cette année 1750 sa vie professionnelle prend un tournant, son père le met en apprentissage de sculpteur pendant deux ans chez François Canot le 19 octobre. Sa sœur Antoinette se marie en 1751 avec Barthélémy Charles Maugé, lui aussi sculpteur, tous deux entourés des maîtres menuisiers François Girard et Pierre Nogaret, de Claude et de son maître François Canot. La famille Levet est désormais proche des menuisiers et des sculpteurs, fabricants de sièges.
Son apprentissage terminé au début de l’année 1753, il épouse Marie Hippolyte Rochard le 4 mars à la paroisse de Saint-Pierre-le-Vieux en présence de sa famille et de François Girard pour qui il travaille comme sculpteur. Les jeunes mariés vivent alors rue Tramassac. Quinze enfants naîtront de leur union. Le 1er octobre 1754 il engage son premier apprenti sculpteur pour une durée de quatre ans. Pendant les années 1750 il continue de côtoyer et de travailler avec les menuisiers et les sculpteurs de Saint-Pierre-le-Vieux. Il est témoin au baptême de François Marie le fils de Jean Godot le 13 janvier 1756, François Canot est le parrain de sa fille Antoinette née le 15 mars 1756, Philippe Poirier est le parrain de son fils Philippe Louis baptisé le 8 avril 1757 et il est présent au mariage de François Noël Geny et Marie Anne Dubreuil le 3 novembre 1761.
Dès 1761 des tapissiers sont présents dans l’entourage de Claude comme le 5 mars 1761 lors du baptême de sa fille Catherine dont le parrain est Joseph Demontigny, un maître tapissier, et les témoins François Comte et Claude Jaquet aussi tapissiers. A cette époque Claude est sculpteur et n’a pas la possibilité de produire des sièges contrairement à son père maître charpentier. Jean -Baptiste a donc certainement initié la production de sièges dans son atelier avec son fils sculpteur comme l’autorisent les règlements des charpentiers et ceux des menuisiers. C’est probablement à ce moment qu’ils commencent à estampiller leur production de sièges avec la marque LEVET. Les sièges sont alors vendus comme de coutume par les marchands tapissiers. Après la mort de son père le 23 novembre 1761, Claude reprend l’atelier familial et poursuit cette nouvelle production et ce commerce avec les marchands tapissiers en gardant le même fer à estampiller. Il obtient sa maîtrise de charpentier le 14 février 1762. Lors du baptême de sa fille Benoîte, le 19 juillet 1762, il n’est plus dit sculpteur mais maître charpentier ; François Comte, tapissier, est présent cette fois comme parrain. Claude Levet est toujours proche de François Noël Geny, présent au baptême de sa fille Benoîte, il est aussi témoin lors de l’inhumation de son fils le 16 août 1762.
Le 29 janvier 1765, Claude Levet est témoin au mariage de Pierre Charles Lenormand, compagnon menuisier dans son atelier depuis plusieurs mois, et Antoinette Fenix, fille d’un maître menuisier. Claude Levet est aussi témoin au baptême de son fils Pierre le 6 juin 1767 et il sera le parrain de sa fille Marie Magdelaine baptisée le 11 août 1770. Son activité de fabricant de sièges ne l’empêche pas de maintenir son métier de sculpteur, le 17 août 1765 il prend comme apprenti Antoine Tardivon pour une durée de cinq ans afin de lui enseigner le métier de sculpteur. Il fera de même avec Michel Corbassière le 9 avril 1770, Jacques Denous le 30 janvier 1774 et Pierre Antoine Martin le 1er septembre 1776. Le 22 mars 1766, Louis Claude Bruyset est le parrain de sa fille Jeanne Louise, il est trésorier de France et l’un des propriétaires du château de Manevieux près de Givors. Lui ou sa famille a probablement été l’un des clients de Claude Levet.
Sa femme Marie Hippolyte Rochard décède le 27 mars 1772, suite à son dernier accouchement, sa fille Claudine naît le 22 mars et décède le 25 mars. Le 7 septembre 1773, il se marie en secondes noces avec Cécile Meunier, sont présents Etienne et François Vanderheyde respectivement maître menuisier et sculpteur mais aussi Joseph Demontigny avec qui il collaborait déjà en 1761. Claude Levet sera présent aux mariages de deux de ses filles, celui d’Antoinette le 31 août 1778 et celui de Catherine le 12 octobre 1788. Il entre à l’hospice de l’Hôtel-Dieu le 25 mai 1789 et y décède le 4 août 1789, il reste sculpteur pour la postérité.
Eric Detoisien
Estampille
Bibliographie
- Edmond Delaye, Quelques menuisiers en sièges de Lyon, Lyon, Provincia, 1936.
- Bernard Deloche et Jean-Yves Mornand, Nogaret et le siège lyonnais, Lyon, Jacques André, 2008 ; 2e édition 2012.
- Bernard Deloche et Eric Detoisien, Claude Levet, charpentier, sculpteur et fabricant de sièges à Lyon au XVIIIe siècle, Bulletin Municipal Officiel de la ville de Lyon du 29 juin 2015, 2015.
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