François Canot Maître Menuisier à Lyon
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François Canot (1721-1786)

Né vers 1721 à Paris d’un père gagne denier, lui aussi prénommé François, et d’Anne Quesnel demeurant rue de la Lune dans la paroisse de Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle, François Canot travaille plusieurs années comme sculpteur avant de partir pour Lyon en 1746.

Son mariage avec Marie Muguet est célébré le 7 octobre 1748 dans la paroisse de Saint-Pierre-le-Vieux à Lyon. Son contrat de mariage précise qu’il est alors garçon sculpteur, terme équivalent à compagnon sculpteur. A ce moment, il travaille probablement pour François Girard, maître menuisier, qui représente sa mère restée à Paris. Avant son mariage, il réside à l’Hôtel de l’Archidiaconé de Saint-Pierre-le-Vieux puis déménage avec sa femme rue Saint-Romain. Marie Muguet est la sœur d’Anne Muguet mariée à un autre maître menuisier, Pierre Nogaret, tous deux sont présents à son mariage et signataires de l’acte. Six enfants naissent de ce mariage jusqu’au décès de sa femme le 18 septembre 1771.

Pendant près de douze ans, François Canot travaille aux côtés de plusieurs menuisiers de Saint-Pierre-le-Vieux, François Girard, Pierre Nogaret, Jean Godot, Bernard Chélant ou encore François Noël Geny. Il forme au moins trois apprentis au métier de sculpteur pendant ces mêmes années. Le plus notable, Claude Levet, futur sculpteur et menuisier formé de 1750 à 1752, devient un proche de la famille.

En 1758, François Canot tente d’accéder à la maîtrise de menuisier mais il en est radié aussitôt pour ne pas avoir pu fournir un certificat d’apprentissage et des preuves des quatre années de compagnonnage requises pour ceux n’ayant pas effectué leur apprentissage à Lyon. En conflit avec tous les maîtres ayant signé sa radiation et en désaccord avec cette décision, il part s’installer dans la paroisse d’Ainay. Il choisit la place Louis le Grand pour ouvrir sa boutique à côté des Frères Chabert, auberge réputée la meilleure de la ville, un excellent point de repère pour ses clients ayant lu son annonce dans les Affiches de Lyon du 25 avril 1759.

Dès lors, malgré cette radiation et en attente de l’appel de cette décision au Conseil d’Etat, il se dit sculpteur et maître menuisier et commence à estampiller sa production de la marque CANOT S (pour sculpsit) ornée d’une fleurette. Il produit tout type de siège aux formes Louis XV, cannés ou à garniture dont plusieurs modèles nous sont parvenus, certains dans les collections de musées comme le Rijksmuseum d’Amsterdam, le musée Gadagne ou encore le musée des Arts Décoratifs de Lyon. Le début des années 1770 marquent un tournant dans sa production, son annonce du 8 mai 1771 dans les Affiches de Lyon dit qu’il reste spécialisé dans les sièges mais avec une particularité, la sculpture en laurier.

On trouve chez le Sieur Canot, place de Louis-le-Grand, des Chaises & Fauteuils en cabriolet, des Ottomanes & Fauteuils à pivot, très commodes pour la toilette, le tout sculpté en laurier, & dans le dernier goût de Paris, lequel est d’une manière neuve.

Ce type de sculpture se distingue parfaitement sur plusieurs de ses sièges encore visibles de nos jours. Il s’agit d’une rosace de laquelle partent deux guirlandes de feuilles de laurier au niveau de la traverse supérieure du dossier et de la traverse antérieure de l’assise. Ce décor se retrouve sur des sièges Louis XV mais aussi transition. Les années précédant son décès lui laissent l’opportunité de produire des sièges Louis XVI dont des modèles de grande qualité.

Il décède le 28 octobre 1786 dans la paroisse d’Ainay, son acte de décès indique pour la postérité : François Canot, sculpteur et maître menuisier.

Eric Detoisien

Estampille

Estampille de François Canot

Bibliographie

  • Marius Audin et Eugène Vial, Dictionnaire des artistes et ouvriers d’art du Lyonnais, Paris, 1918.
  • Bernard Deloche et Jean-Yves Mornand, « Canot, le menuisier déchu de la maîtrise », in Bulletin Municipal Officiel de la ville de Lyon, 28 septembre 1997.
  • Bernard Deloche et Jean-Yves Mornand, Nogaret et le siège lyonnais, Lyon, Jacques André, 2008 ; 2e édition 2012.

Crédit photo : © Capozzi Antichità